Agriculture biologique : il faut sécuriser les financements !

L’agriculture biologique connaît en France un essor sans précédent. Une très bonne nouvelle… Sauf que les financements publics ne suivent pas. Réaction et propositions de FNE.

Un développement sans précédent

L’Agence Bio a publié la semaine dernière les chiffres 2015 du développement de l’agriculture biologique. Ils sont très éloquents. Les surfaces engagées ont en effet progressé de 17% en un an, faisant passer à 4,9% la part de la surface agricole française en agriculture biologique avec 1,3 millions d’hectares. Le nombre de producteurs engagés a lui augmenté de 8,5%, ce qui porte le total à 28 725 fermes. Côté consommation, le marché des produits bio a progressé de 10 % et pèse 5,5 milliards d’euros.

Pour Marie-Catherine Schulz-Vannaxay, chargée de mission agriculture à FNE : « Dans un contexte de crise agricole, ces chiffres sont très encourageants. Ils montrent que les agriculteurs sont de plus en plus nombreux à choisir la qualité et prouvent que l’agriculture biologique constitue une voie porteuse d’avenir. »

Les financements ne sont pas à la hauteur

Mais les aides publiques à l’agriculture biologique ne sont pas au rendez-vous. La fédération nationale des agriculteurs biologique (FNAB) a alerté sur l’insuffisance des enveloppes prévues dans de nombreuses régions. Ainsi, par exemple, en Midi-Pyrénées, l’enveloppe prévue pour les aides à la conversion dans le cadre du deuxième pilier de la PAC était de 90 millions d’euros pour la période 2015-2020. 88,8 millions sont déjà consommés pour la seule année 2015. De même en région Centre, l’enveloppe de 27 millions d’euros prévue est déjà presque intégralement consommée.

Une contradiction par rapport aux objectifs du gouvernement

L’Etat s’est pourtant fixé des objectifs importants. Doubler la part de la surface en bio dans le cadre du plan Ambition Bio 2017 (pour la passer de 3,8% fin 2012 à près de 8% d'ici fin 2017). Réduire de moitié l’usage des pesticides dans le cadre du plan Ecophyto. Des objectifs impossibles à atteindre si le développement de l’agriculture biologique est freiné par un manque de financements.

Pour Jean-Claude Bévillard, responsable des questions agricoles à FNE : « Tous les financeurs doivent prendre leurs responsabilités. L’Etat, les Conseils régionaux, les Agences de l’eau, tous doivent s’engager pour soutenir le développement de l’agriculture biologique en France. »

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