Nourritures d'ici d'ailleurs « L'alimentation locale, un projet des industriels, des paysans ou des territoires ? »

« Dispute » organisée à AgroParisTech le mardi 8 mars 2016

Ce type de manifestation organisé par l'école AgroParisTech est décentralisé pour la première fois à Clermont. Il s'agit d'un concept original : petit film documentaire, puis table ronde (« dispute ») autour d'une question et devant un public entre quelques intervenants-experts apportant chacun sa propre vision, ses propres réponses, puis débat avec le public. Retour sur cette rencontre.

Un petit film décrit la création d'un GFA dans une petite commune de 700 hab, permettant production, transformation et distribution (avec un paysan boulanger, une brasseuse de bière, un maraicher, ...), ceci permettant de créer du lien dans la commune démunie de tout commerce. Puis le responsable de MIRAMAP parle des AMAP.

La table ronde commence, les intervenants sont :

        De l'école : Gilles Trystam professeur et directeur d’AgroParisTech et Viriginie Baritaux , VetAgroSup MCU en économie

        l'ancien directeur du Développement Durable du Groupe Limagrain et président de l'URIAA Jean Claude Guillon, créateur de la marque « Bravo l’Auvergne »

        Un élu de Loubeyrat, commune ayant introduit les repas bio dans les cantines, Stéphane Lobregat

        Un maraicher bio de la région d'Ambert, en vente directe et impliqué dans un magasin de producteurs ‘le Local’, Florent Dalus.

Chacun présente sa vision de la question. La volonté et les compétences des collectivités locales sont importantes pour le développement des initiatives citoyennes. La notion plutôt nouvelle du « local industriel » émerge rapidement, les industriels peuvent faire eux aussi du « produit local » « de qualité » distribué à grande échelle, par le biais de la grande distribution. Certains intervenants s'émeuvent de la charge pour les petits producteurs de devoir aussi transformer et distribuer eux-mêmes. Le maraicher répond que le contact direct avec les « clients » est important et permet de faire de la pédagogie (sensibilisation à la saisonnalité des aliments). Enfin les problèmes de transformation sont abordés, avec les notions de taille des entreprises (les petites, bien que faisant du rapport, ont peine à se pérenniser...) et de la nécessité de sécurité sanitaire (« confiance » du consommateur mise en avant). A des questions sans doute considérées comme « annexes » (?) : difficultés actuelles de l'accès au foncier de jeunes non issus du milieu agricole ou notions « d'agriculture respectueuse de l'environnement », pas de réponses ou réponses « à côté ». La problématique de l'alimentation des grandes agglomérations est aussi évoquée.

Un buffet proposé par Bravo l'Auvergne clot les échanges.

Commentaires

Il est clair qu'une agriculture locale respectueuse de l'environnement répond à plusieurs objectifs (protection du sol, des petits agriculteurs, du tissu rural et de notre santé à tous....). Il est difficile d'obtenir ces avantages avec une agriculture intensive et des intrants... Ce concept de « local industriel » est une pure récupération pour trouver de nouveau consommateur et démontre que le milieu industriel réagit au développement de systèmes basés sur les citoyens. Les initiatives citoyennes commencent à "énerver" certains : est-ce un danger pour ces initiatives ou est-ce la preuve que de plus en plus de monde rejoint et soutient ces initiatives? La FRANE ne peut que féliciter et favoriser les intiatives de types Amap, ventes directes, magasins de producteur, associations qui facilitent l'accès aux terres pour les jeunes (type Terre de Liens...)...

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