Vigne OGM : une relaxe qui invite à creuser d'autres voies

Poursuivis pour avoir coupé des pieds de vigne OGM sur la station de l'INRA à Colmar le 15 août 2010, 54 faucheurs volontaires ont été relaxés hier soir par la cour d'appel de Colmar. Réaction de FNE.

 

 

UNE DÉCISION JUSTE

 

La plupart d’entre eux ont été condamnés en octobre 2011 à deux mois de prison avec sursis, sauf six récidivistes qui ont écopé de 1 200 euros d’amende. Ces sanctions sont désormais effacées au motif de l’illégalité de la décision ministérielle autorisant l'Inra à tester ces pieds de vigne OGM. Selon la Cour, le ministre de l’Agriculture a en effet commis une erreur manifeste d’appréciation en prenant une telle décision, et, de fait, le délit de « dégradation d'une parcelle OGM autorisée » dont étaient ils accusés n’est pas constitué.

 

  « _Comme l’avançait France Nature Environnement dans son recours gracieux, la Cour a jugé que l’autorisation accordée le 17 mai 2010 mésestimait les risques inhérents d’un tel essai conduit en milieu ouvert_ » explique Lylian Le Goff, administrateur en charge du dossier OGM.

 

ENCOURAGER D’AUTRES VOIES VERS UNE AGRICULTURE DURABLE ET DE QUALITÉ

 

Cette décision, qui souligne les risques de la voie transgénique, ne constitue pas pour autant un coup d'arrêt à la recherche agronomique. Bien au contraire. Ainsi, dans le cas du court noué auquel la vigne OGM testée à Colmar est censée résister, l’INRA de Montpellier a obtenu un porte-greffe résistant par une hybridation classique, donc sans le moindre risque pour l'environnement. « Les vrais défis de l'agriculture sont ceux d'une production de qualité, économiquement viable, respectueuse des équilibres naturels et construite sur les spécificités de nos terroirs. La voie transgénique ne permet pas d'y répondre. Nous avons besoin d'une recherche agronomique publique forte qui nous aide à trouver des solutions novatrices et durables » conclut Jean-Claude Bevillard, vice-président de FNE.

 

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