Les abeilles méritent mieux qu’un bord de route

A la veille de la journée mondiale de la nature, et après l’annonce d’une mortalité record de pollinisateurs aux Etats Unis, Ségolène Royal s’engage vers la protection de ces insectes essentiels. Un plan national bien trop timide au regard de l’enjeu et de l’urgence.

Il était temps de reconnaitre le déclin des abeilles, porte drapeau médiatique de l’ensemble des insectes pollinisateurs ou non. En France, le plan national d’action « France, terre de pollinisateurs », lancé par Ségolène Royal, apporte de nouvelles pierres à l’édifice de la sauvegarde des pollinisateurs. Ainsi, la ministre prend l’initiative de montrer l’exemple avec deux mesures phares : l’installation de 5000 ruchers et gites à insectes et la mise en place de fauches tardives et jachères fleuries sur 12000 km de bord de routes nationales, suite à l’expérimentation proposé par FNE dans le cadre du Grenelle de l’environnement. Cela dit, si l’on considère les 2 millions de km de bords de route existant en France cela semble bien ridicule. Le minimum aurait été d’associer les collectivités à cette démarche.
 

Le principal coupable n’est pas inquiété
 

L’exemplarité des mesures de madame Royal ne suffit pas. Si elles permettent de fournir un peu plus « le gîte et le couvert » aux pollinisateurs, elles ne s’attaquent pas au cœur du problème : les pesticides utilisés en agriculture. Les principaux accusés sont les néonicotinoïdes dont fait partie le trop célèbre Gaucho. Ce sont les pesticides neurotoxiques qui font la une de l’actualité pour leur toxicité pour la biodiversité ainsi que pour la santé humaine.
 

La mobilisation du monde agricole est un impératif
 

Pour Jean-Claude Bévillard, responsable des questions agricoles, « En plus de l’utilisation importante de pesticides, la régression des haies et des prairies et d’une manière générale la chute de la biodiversité dans l’espace agricole font disparaitre les abeilles et les pollinisateurs sauvages. Sans une forte implication du secteur agricole sur ces enjeux essentiels dans le plan national d’action, il ne pourra être réellement efficace ».

FNE place beaucoup d’attente dans le plan national d’action «France, terre de pollinisateurs », ouvert à consultation publique aujourd’hui, et co-écrit par l’OPIE1 , association membre de France Nature Environnement. Dernièrement, l’adoption par le parlement d’un amendement, en première lecture, interdisant les néonicotinoïdes à partir du 1er Janvier 2016 doit servir de déclencheur pour la mise en œuvre de mesures effectives pour sauver les pollinisateurs.
 
Pour Denez l’Hostis, président de FNE « Il n’y a pas une cause, mais des causes à la disparition des pollinisateurs. L’enjeu est de taille et demande de jouer sur plusieurs leviers simultanément pour restaurer les habitats et réduire l’usage global de pesticides de 50%. L’agro écologie peut répondre à ce défi pour le secteur agricole.»
 

[1] Office pour les insectes et leur environnement



France Nature Environnement est la fédération française des associations de protection de la nature et de l'environnement. C'est la porte-parole d'un mouvement de 3000 associations, regroupées au sein de 80 organisations adhérentes, présentes sur tout le territoire français, en métropole et outre-mer. Retrouvez-nous sur fne.asso.fr, Facebook et Twitter (@FNEasso).

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