Consultation du public sur le projet de SDAGE-PDM Adour-Garonne 2016-2021: La FRANE donne son avis!

 

La préservation des milieux aquatiques (zones humides, lacs, rivières) (orientation D) :

 

Comme ses consœurs du bassin aval, la FRANE note l’incohérence qui transparait dans le projet de SDAGE entre l’objectif de préservation des milieux aquatiques et la promotion des retenues et barrages.

 

On peut légitimement s’inquiéter que les termes de l’arbitrage entre énergie  et eau ne soit que vaguement décrits, ce qui pourrait laisser la porte ouverte à de nombreux nouveaux projets de microcentrales dont l’intérêt énergétique sera toujours réduit, mais les conséquences désastreuses sur l’atteinte du bon état écologique, certaines. Le SDAGE devrait s’imposer au SRCAE et non permettre l’inverse.

 

Sur la même thématique, le SDAGE ne montre pas assez d’ambition à s’engager vers la reconquête de portions de cours d’eau fortement impactés par des barrages vétustes dont la contribution énergétique est dérisoire et le bilan environnemental déplorable, surtout quand des vidanges ratées viennent annihiler tous les efforts de préservation à l’aval. L’accident récent au barrage de la Bourboule comme celui plus en aval des Tuilières devrait inviter à une action résolue d’effacement.

 

Autre aménagement à fort impact sur le bassin, les exploitations en zones alluvionnaires dont les perturbations sont majeures (cf. l’étude du BRGM de 2007 qui calcule une perte moyenne de 9,8 millions de m3 d’eau rien qu’en Haute-Garonne soit plus que la consommation pour le maïs irrigué !) ne se voient pas contrariées plus dans ce projet de SDAGE que dans le précédent. Il n’est même pas prescrit de modalités spécifiques sur le devenir des sites en fin d’extraction et le fait d’utiliser des matériaux alternatifs est à peine abordé.

 

 

Le précédent SDAGE AG était connu pour son impuissance à préserver les zones humides dont les surfaces et l’état de conservation se sont pourtant réduites de façon drastique dans les décennies passées, y compris la dernière. A la différence d’autres bassins hydrographiques, le dispositif de compensation était limité (1,5 création pour 1 destruction) et de nombreuses dérogations ont été avalisées (compensations différées dans le temps et dans l’espace par ex.). Le projet de SDAGE-PDM ne prévoit pas d’évolution malgré l’efficacité des démarches adoptées dans les précédents schémas d’autres agences de bassin.

 

Au-delà de la nécessité d’augmenter les compensations à la destruction, afin de donner un signal clair en faveur de la préservation des zones humides, il convient surtout de s’employer à éviter  voire à réduire les impacts des activités humaines sur celles-ci. Or, à trop se focaliser sur la compensation, la question de l’évitement ne se pose plus.

 

La FRANE recommande que le projet de SDAGE AG regarde du côté du dispositif promu par le projet de SDAGE Rhône-Méditerranée qui porte une vraie ambition de stopper la régression et la dégradation des zones humides.

 


 

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