Projet aberrant de microcentrale de Chanteuges sur la Desges, dans le Haut Allier : choisir la biodiversité, le tourisme de pêche et de nature plutôt que les nouvelles turbines

Grâce à une mobilisation citoyenne exemplaire, le chantier de la micro-centrale de Chanteuges, sur la Desges en Haute-Loire est stoppé depuis plusieurs mois. Rappelons que l’installation, d’une puissance de 76 kW, soit 30 fois moins qu’une seule éolienne terrestre, serait construite sur une rivière à saumons et à migrateurs, juste en amont du Conservatoire National du Saumon Sauvage de Chanteuges, outil essentiel pour sauver la dernière population de saumons de longue migration de l’Ouest européen. Si l’attention nationale s’est renforcée ces derniers mois, la vigilance reste de mise.


Le préfet de Haute-Loire, M. Yves Rousset, vient en effet de signer le permis de construire déposé par la Communauté de Communes des Rives du Haut Allier, qui persiste à croire que la construction de micro-centrales peut se faire n’importe où, à n’importe quel coût, y compris celui de la dégradation de ce Bien Commun qu’est la biodiversité.

 

 


Des micro-centrales qui poussent dans le plus grand désordre


Ce projet abracadabrantesque n’est pas isolé ; construire de telles installations partout est maintenant possible, puiqu’une dérogation à la Loi sur l’Eau et Milieux Aquatiques, en suite de l’adoption de la loi d’autoconsommation du 25 février 2017, permet d’équiper tout ce qui coule encore librement.


Rien qu’en Haute-Loire, un département qui a plus à miser sur le développement du tourisme pêche et de nature, une dizaine de projets sont dans les cartons. Sur le Lignon vellave, deux nouveaux projets sont en phase d’instruction, un autre vient d’être mené à terme. Le Lignon a pourtant été déjà lourdement équipé au XXe siècle avec en particulier la construction du grand barrage de Lavalette, qui alimente en eau Saint-Etienne. Et il vient pourtant de faire l’objet d’une opération pilote de restauration de sa continuité écologique porté par la Fédération de Pêche de Haute-Loire.


Tout est à vendre. Sur l’Auze, un affluent du même Lignon, un pétitionnaire a décidé d’imposer une microcentrale contestable. Sur le Pontajou, un cours d’eau remarquable du Haut Allier, un projet vient de passer à l’enquête publique. Le projet de Moulins d’Arcis menace la Gazeille, un affluent de la Loire sauvage.

Cumulés, imposés, instruits au pas de charge, ces projets permettraient de rajouter tout au plus quelques centaines de kW de puissance localement, alors qu’il faut des centaines de MW pour faire face à la transition énergétique et contribuer à décarboner l’économie dans la seule Haute-Loire.


A l’échelle de la région Auvergne-Rhône-Alpes, une cinquantaine de projets au moins sont dans les cartons, dont plusieurs dans des Parcs. Et des centaines émergent en France, un pays qui a équipé 90 % de son potentiel hydroélectrique. Tous poussent dans le plus grand désordre et sont en incohérence totale avec la Directive Cadre sur l’Eau et l’aspiration citoyenne grandissante à restaurer la biodiversité.

 

Protéger la biodiversité aquatique, développer le tourisme halieuthique et de nature.

 

Nous ne sommes plus en 1919, quand notre pays équipait massivement et systématiquement toutes ses rivières. Nous sommes en 2018, avec un état de dégradation des milieux aquatiques d’eau courante qui oblige à sortir d’une logique d’exploitation outrancière. Pratiquement toutes nos rivières, sont équipées, voire suréquipées et, si un développement supplémentaire est possible, il doit se faire d’une manière partagée, sur les sites sans enjeux majeurs.


Les citoyens, riverains, habitants, acteurs divers veulent retrouver des rivières vivantes, support de développement économique durable pour le monde rural.

Le 21 avril dernier, la Journée Mondiale des Poissons Migrateurs a rassemblé une centaine de personnes à Chanteuges, autour de cette idée que le retour des migrateurs, le développement du tourisme de pêche, de nature dans une vallée remarquable, celle du Haut-Allier, a plus d’avenir que la construction de la 2000e micro-centrale (au moins ! ) de notre pays.

 

Contacts :


Yvan Joumard : Président Chanteuges Préservation du Patrimoine | 06 51 99 78 52
Lionel Martin : Président Fédération de Pêche de Haute-Loire | 04 71 09 09 44
Franck Noël Baron : Maire de Chanteuges | 06 21 34 74 05
Joël Herbach : Président Allier Sauvage | 06 08 17 23 58
Roberto Epple : Président SOS Loire Vivante | 06 08 62 12 67
Roland Niccoli : Le Chant des Rivières | 06 22 93 63 07
Philippe Mery : secrétaire Aidsa | 06 18 30 53 01
Marc Saumureau : Président FRANE | 06 32 89 84 08
Françoise Quintin : 06 87 91 58 12


Dossier complet sur : http://www.chantdesrivieres.org/microcentrale-chanteuges/

 

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