Suite aux récents évènements agricoles auvergnats et nationaux, la FRANE réagit
Alors qu’un récent sondage indiquait que plus de la moitié des français accepteraient de payer plus cher pour manger des produits français, locaux et/ou faits par des petits producteurs[i], le système de production traverse une crise sans précédent. Comme inéluctable, le phénomène des dernières semaines et derniers jours montre que le mode de production et de rémunération n’est pas/plus adapté au monde actuel. Payer plus cher ou manger local ne suffira pas à régler tout le problème.
L’agriculture : oui mais pas n’importe comment !
Ce n’est pas parce que tout le monde fait la même chose que c’est la solution ! Heureusement, il existe des agriculteurs qui, souvent après avoir constaté l’échec dans leur exploitation, se tournent vers d’autres solutions, des solutions durables, économiques et écologiques.
Depuis de nombreuses années, la FRANE a soutenu l’existence d’autres modes de production, alliant savoirs empiriques et techniques, en étant force de proposition au cours d’instances de concertation notamment. La prise en compte des éléments naturels tels que les haies ou les prairies humides non drainées, et leur réintégration dans un système agricole, est un premier pas vers la réduction d’intrants, l’amélioration de la qualité des sols et des milieux environnants, et l’autonomie des structures (avec tous les avantages que cela engendre).
Ce système va droit dans le mur, prenons le virage à temps !
Sans revenir en arrière, il est nécessaire de revoir chaque maillon de la chaine, de la production (bien-être animal, respect des produits, des quantités) à la consommation (cohérence avec les saisons, prise de conscience de la valeur des produits et des modes de production) en passant par la transformation et la distribution. La société, via chaque individu, a son rôle à jouer pour rétablir un rapport à l’agriculture et à l’alimentation plus cohérent, raisonné et judicieux.
Puisque l’on n’a rien sans rien, la FRANE soutient également la nécessité que ces efforts doivent être récompensés. Il est indispensable de soutenir davantage ces agriculteurs qui mettent en œuvre des techniques respectueuses de l’environnement et s’investissent dans des modes de productions durables (agriculture biologique, agriculture durable, agroécologie), à taille humaine.
A bout de souffle, ce système mêlant épuisement des ressources et exploitation démesurée, ne peut plus durer. Il est temps de mettre en place les mesures qui s’imposent pour garantir une alimentation saine à chacun, des produits de qualité, locaux et ne mettant pas en péril l’environnement ni ceux qui les produisent.
[i] http://www.campagnesetenvironnement.fr/les-francais-prets-a-payer-plus-cher-des-produits-7695.html