Les déchets: il en faut peu pour être heureux!

Pendant 1 mois, l'ADEME a suivi 12 foyers engagés dans des démarches de réduction de leurs déchets et ayant un indice de bonheur ressenti plus élevé que la moyenne nationale. Les résultats de cette enquête montre que leur mode de vie sobre en déchets contribue directement à leur épanouissement. Ces foyers sont non seulement redevenus acteurs de leur propre vie, mais aussi de la construction d’un monde meilleur.

 

Chaque français produit en moyenne 277 kg d’ordures ménagères par an.
 L’ADEME a suivi 12 foyers ayant un niveau réduit de consommation de ressources et de production de déchets (ils produisent de 1.5 à 13 fois moins de déchets et en moyenne 67 kg/hab/an) tout en ayant un haut niveau de bien-être et de qualité de vie (ils ont un indice de bonheur moyen de 8/10 alors que la moyenne française se situe à 6/10, d'après les derniers sondages réalisés en 2016). Par l’analyse de leurs pratiques et de leurs témoignages, l’Agence présente des exemples inspirants qui tendent à "tordre le cou" aux idées reçues : l’engagement dans une démarche "zéro déchet" n’est ni impossible, ni réservée à un certain mode de vie ou à des acteurs foncièrement militants et elle n’est pas incompatible avec un haut niveau de bien-être et de qualité de vie.

 

A noter que l'utilisation des termes "zéro déchet" fait référence à des démarches visant à prévenir au maximum la production de déchets. Si ces pratiques tendent vers un minimum de déchets, elles ne peuvent littéralement pas atteindre le "zéro". L’enquête concerne des pratiques individuelles comme acheter en vrac, composter, se passer des objets ou produits à usage unique ou inutiles ou encore remplacer certains produits cosmétiques ou ménagers par des produits simples, à usages multiples (bicarbonate de soude, vinaigre blanc, huiles, huiles essentielles…).

 

Le "zéro déchet" concerne des gens très différents les uns des autres

Avec 12 foyers, l’enquête n’a pas vocation à être représentative d’une population entière mais ils présentent suffisamment de différences pour montrer que tout le monde peu, à sa manière, s'engager dans une démarche "zéro déchet". Les foyers sont notamment très hétérogènes en termes d’âges, de milieux de vie, de revenus, d’activités, d’habitudes, de priorités et d’opinions politiques. Leurs motivations sont donc diverses, mais, pour ces foyers, il ne s’agit pas de se couper du monde par des actions extrêmes ou stigmatisantes.

"Dans tous les cas, ils ont comme point commun d’avoir réduit très fortement leurs déchets en se concentrant sur les actions qui trouvent le plus d’écho chez eux avec le moins de contraintes."

"Bien que leurs pratiques de consommation soient atypiques, les foyers n’en sont pas pour autant "asociaux" ou "en retrait de la société". […] Loin du cliché, nos foyers continuent pour beaucoup à apprécier un "plateau télé", regarder des séries "comme tout le monde", à recevoir ou sortir avec des amis qui ne partagent pas leur démarche."

 

Le "zéro déchet", ça peut être facile et ludique

Le "zéro déchet" est une orientation sur laquelle chacun va à son rythme. Cela peut être un défi ludique et rapidement efficace.

"La première action mise en place et les premiers résultats visibles ont un effet stimulant et entraînant pour la suite. […] Pour certains, la traque du déchet et de la solution pour l’éviter devient alors un défi."

"Le zéro déchet est comme un jeu vidéo. Plus tu avances dans les niveaux et plus c’est difficile mais en même temps tu es de mieux en mieux préparé."

"Chacun construit des solutions adaptées à son mode de vie et cela sans contraintes, car pour la plupart, la démarche ne peut se faire que par le compromis et l’acceptation de ses limites ou de celles de ses proches. C’est ainsi que des foyers produisent 10 fois moins de déchets que la moyenne sans aucun sentiment de contrainte, de difficulté ou de "retour dans le passé"."

 

Le "zéro déchet", c'est troquer des temps de corvées contre des temps de plaisirs

Les activités liées au "zéro déchet" sont parfois très rapides, seulement "un coup à prendre". Faire soi-même ou faire ensemble – cuisine, courses, fabrication – n’est pas du temps perdu dès lors qu’il s’agit de moments de plaisir, d’apprentissage ou de convivialité, et simplifier son mode de vie peut même faire gagner du temps.

"Le temps passé à faire soi-même (et ensemble), de façon indépendante et créative, n’est jamais perçu comme une "perte". François tire une grande satisfaction de ses heures de préparation culinaire, et Marie de la couture ou du tricot, par exemple, ce qui lui permet de fabriquer des vêtements ou d’offrir des cadeaux originaux. Leslie prend le temps d’acheter sur Le Bon Coin, d’échanger livres et vêtements avec des amies, ou de donner ses jouets à d’autres, lorsque ses enfants profitent de la ludothèque, ce qui est toujours une source de plaisir et de rencontres intéressantes. C’est aussi le fait de libérer de temps sur d’autres plans (moins de « shopping » et moins d’hésitations sur sa garde-robe, moins de temps à ranger des jouets ou objets inutilisés, parfois moins de télévision…) qui permet d’en consacrer davantage à des activités perçues comme plus gratifiantes et valorisantes."

"Chercher à ne pas s’encombrer, c’est également moins de ménage et de rangement à faire !"

 

Le "zéro déchet", ça ne coûte pas plus cher

Certaines pratiques peuvent générer des surcoûts, mais ils sont compensés par d’autres sources d’économies financières (par exemple, le passage au bio est compensé par la réduction du gaspillage alimentaire). Les budgets s’équilibrent globalement pour les foyers témoins, et certains font des économies substantielles.

"À bien des égards, le « zéro déchet » est une démarche fondamentalement économe. Prévoir ses repas à l’avance, faire les courses en fonction et cuisiner soi-même des portions adaptées aux besoins du foyer conduit directement à limiter le gâchis alimentaire. Et cela se ressent sur les courses, Carole et Julien ayant même économisé jusqu’à 100 euros par mois pour une famille de 2 enfants ! Ceux pour qui le "zéro déchet" est associé au passage à une alimentation biologique constatent que le surcout occasionné est compensé par les économies liées au changement de leur mode de consommation, comme, par exemple, la réduction du gâchis alimentaire ou le fait de manger moins de viande. En dehors de l’alimentation, les économies financières passent également par le fait de réparer, de bricoler, de faire durer les objets. Cela retarde le fait de devoir remplacer par un objet neuf et allège les dépenses."

 

Le "zéro déchet", c'est plus que des actions : c'est une source de liberté et d'épanouissement

En devenant davantage "acteurs" de leur consommation et de leur vie, certains foyers se sont ouverts à des questionnements plus larges sur ce qui les rend heureux.

 

"Cela pousse à "se recentrer sur les choses plus essentielles" et "enlever […] ce qui n’ajoute pas de valeur, pour conserver ce qui compte". S’interroger sur ce qui a de la valeur, avec curiosité et créativité, amène à se remettre en question et à imaginer des solutions, en regardant différemment la société de consommation : d’où viennent nos produits ? qui les a fabriqués et comment ? comment faire autrement ? de quoi a-t-on besoin et qu’est-ce qui nous apporte de la satisfaction, durablement ?"

"C’est une opportunité d’ouvrir son esprit sur plein d’autres sujets."

"La démarche m’a permis de développer toute une partie de moi que j’avais refermée, avec la vie parisienne et le boulot".

 

Retrouvez les fiches de présentation des 12 foyers témoinset la synthèse du rapport de l'enquête "Bien vivre en Zéro Déchet"

 

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