Dérogations accordées aux chasseurs pendant la période de confinement - L'avis de Frane

Le 31 octobre 2020, Barbara Pompili, ministre de l’Écologie, a adressé aux préfets de départements une circulaire concernant la mise en oeuvre de dérogations au confinement en matière de régulation de la faune sauvage et de destruction d'espèces animales susceptibles d'occasionner des dégâts (ESOD).

Dans cette circulaire, Barbara Pompili a affirmé le caractère d’intérêt général de la régulation de certaines espèces de grands gibiers conformément au code de l’environnement. Des dérogations sont donc données pour la chasse de régulation de trois espèces : le sanglier, le chevreuil et le cerf élaphe.

 

 

Dans le département de l'Allier l'arrêté préfectoral a été pris pour réguler exclusivement ces trois espèces.

Les préfets du Cantal de la Haute-Loire et du Puy-de-Dôme sont allés plus loin en autorisant les tirs de renards !

 

Nous jugeons ces dérogations discriminatoires car autorisant l’accès à la nature aux seuls chasseurs alors même que les citoyens sont confinés chez eux avec pour seule dérogation la possibilité de sortir une heure dans un rayon de 1 km. Cela signifie donc que la nature est accessible aux seules personnes armées d’un fusil ce qui est d’une injustice absolue dans un pays dont la devise est « Liberté, égalité, fraternité ».

Nous nous interrogeons sur la pertinence de ces dérogations qui pourraient être perçues comme un encouragement voire une incitation aux battues sans que cela ne soit absolument nécessaire.

 

Par ailleurs, ces dérogations sont autorisées pour préserver les cultures et les plantations forestières. Or, nous sommes à l’automne, les récoltes sont terminées, donc quelle est la nécessité de préserver des champs labourés ?

Les principaux dégâts des cultures sont notamment liés à la prolifération des campagnols terrestres dont le principal prédateur est le renard. Dès lors pourquoi autoriser le tir de cette espèce ? Les auxiliaires de cultures sont, à notre sens, préférables à la lutte chimique. Ces autorisations de tirs sont donc injustifiées.

A ce sujet, il faut rappeler qu’un renard consomme, chaque année, entre 5 000 et 6 000 micromammifères, dont une proportion importante de campagnols terrestres dans les zones de prairies où l’on observe des pullulations de cette espèce. Par cette fonction de prédation et de régulation, le renard est un auxiliaire très précieux de l’agriculteur.

 

Dans la mesure où les dérogations données pour permettre la destruction des trois espèces citées ci-dessus (sanglier, chevreuil, cerf élaphe) sont motivées par le fait qu’elles peuvent occasionner des dégâts aux cultures et aux plantations forestières, il est totalement incohérent, voire absurde, que ces dérogations permettent également de détruire une espèce qui contribue, au contraire, à la protection des cultures.

 

Nous demandons donc aux préfets du Cantal et du Puy-de-Dôme, instamment et en toute logique, que le renard soit retiré de la liste des espèces chassables.

 

Enfin, nous pensons qu’il est important de repenser la gestion actuelle des espèces mentionnées en particulier le sanglier. La prolifération de cette espèce n’est pas sans lien avec la pratique de la chasse et de l’agrainage en particulier. Ces pratiques sont donc à revoir pour que la chasse ne soit pas amenée à résoudre un problème qu’elle a elle-même généré.

 

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