Participation à la consultation du public : SDAGE 2016-2021 - QUESTIONS RECOUVRANT QUALITÉ, QUANTITÉ ET MILIEUX AQUATIQUES

 

QUESTIONS  RECOUVRANT QUALITÉ, QUANTITÉ ET MILIEUX AQUATIQUES

 

La FRANE insiste sur quelques questions trop timidement suggérées dans les documents de consultation.

 

L’importance des nappes alluviales

 

 Cette importance a été relevée dans les études du SAGE Allier Aval ; elle a également été relevée par le forum de l’eau du sous bassin à Clermont, en Décembre 2012.

Les nappes dont l’épaisseur et l’emprise varient avec le niveau d’un cours d’eau soutiennent les étiages dans des proportions importantes. En ce qui concerne la Loire et ses affluents, ces nappes pourraient contenir un volume d’eau estimé à 15 milliards de mètres cubes. Leur capacité comme leur qualité ont été fortement dégradées en ½ siècle ; notamment du fait de l’incision du cours d’eau qui les draine.

 

En certains points les nappes latérales ont désormais disparu. Leur bon état ne pourra pas être établi du seul fait que les prélèvements d’eau qui y sont faits sont compensés par les apports.

 

Des mesures sont à prendre pour restaurer leur géométrie et leurs fonctionnalités. Vu les délais nécessaires pour réaliser ces mesures et la réactivité lente du milieu, les résultats n’apparaitront que dans la durée. Ainsi pour les masses d’eau alluviales les objectifs de bon état quantitatif donnés actuellement dans le SDAGE sont très optimistes au regard de l’absence de mesures prises pour les atteindre.

 

Le rôle de la dynamique fluviale

 

 Il est reconnu, que la mobilité d’un cours d’eau et ses crues entretiennent un espace de grande qualité biologique dont dépend, entre autres, l’épuration des eaux. La dynamique fluviale empêche aussi, l’incision du fil d’eau et l’abaissement consécutif des nappes latérales.

 

Ainsi le SDAGE doit réaffirmer l’interdiction de tout enrochement ou endiguement qui ne serait pas justifié par la protection de lieux fortement urbanisés.

Dans le même objectif, il importerait aussi de prévenir la densification des constructions et des infrastructures dans le plus grand espace de mobilité potentielle des cours d’eau, afin d’éviter, dans un avenir même lointain, les protections que justifieraient ces constructions.

 

Des mesures de restauration de la morphologie dynamique des cours d’eau sont exigibles au sens de la DCE . Après ½ siècle d’aménagement qui conduisirent à l’artificialisation des cours d’eau, le retour en arrière manque d’outils et de doctrine sur lesquels les porteurs de SAGE pourraient s’appuyer mais qui font défaut  actuellement dans le SDAGE.

 

Le déficit d’alluvions dans le lit des fleuves et rivières est aujourd’hui tel qu’une ablation même partielle de l’espace de mobilité peut difficilement faire l’objet d’une mesure compensatoire.

 

L’extraction des alluvions

 

 Toutes les alluvions anciennes ou modernes sont des formations glacières dont les stocks ne se renouvellent pratiquement plus ; notamment sur notre bassin. Elles épongent et stockent les eaux de précipitation retardent leur fuite vers l’océan et entretiennent le débit des sources et rivières en période de déficit pluviométrique.

Les extractions d’alluvions saturées ou non saturées d’eau réduisent les capacités aquifères du territoire ; elles exposent aussi les nappes aux pollutions, à l’échauffement et à l’évaporation qui peut être très intense en période estivale.

 

Malgré cela, le SDAGE cadre insuffisamment cette activité, les autorisant même dans le lit majeur des cours d’eau où le déficit de matériaux est déjà prononcé au point de compromettre le rétablissement de la ligne d’eau.

 

Il y a trente ans le rapport de M.DAMBRE, ingénieur général des Ponts et chaussées, notait que ce déficit représentait l’équivalent d’une bande d’alluvions de 3 m de haut sur 150 m de large tout le long de l’axe fluvial Loire-Allier.

Le nivellement par la dynamique fluviale des matériaux restant dans la plaine d’alluvion moderne ne suffirait pas à rétablir la ligne d’eau. De surcroit cette dynamique est inhibée par la présence de nombreuses fosses d’extractions et par leurs enrochements de protection.

La capture de ces fosses par le courant qui engendrerait une incision nouvelle, ne peut se concevoir sans comblement préalable avec des matériaux dont la qualité et la quantité n’existent que dans les terrasses d’alluvions anciennes (les alluvions modernes sont des alluvions anciennes rebrassées et lavées par les rivières).

 

Compte tenu de la durée de 30 ans pour laquelle une autorisation d’extraire peut être accordée, nous attendons du SDAGE qu’il précise à quels usages les alluvions peuvent être destinées et qu’il précise à quelles conditions leur extraction peut être autorisée.

 

Les dérivations et transferts d’eau

 

La FRANE estime important de poser le principe d’éviter ces dérivations et transferts, parfois sur de longues distances, et d’expliquer pourquoi. (schéma joint).

 

Même pour l’adduction d’eau potable, les captages de sources et ruisseaux seraient à limiter en tête de bassins sensibles à l’étiage. Ils se font au détriment des milieux naturels de l’aval et des besoins d’eau pour la vie rurale généralement basé sur l’élevage. Les têtes de bassin sensibles à la sécheresse ne figurent pas toutes sur la carte du document de consultation ; notamment les montagnes bourbonnaises et thiernoises et les monts du Livradois qui ont été identifiées sensibles par les SAGE.

 

L’alternative aux captages de sources sur ces territoires est l’exploitation de nappes alluviales, souvent négligées à cet effet et dont les emprises seraient à protéger de toute activité (extensions urbaines, pollution agricole, extractions de matériaux) susceptibles de les rendre inexploitables. Les problèmes d’approvisionnement en eau de la ville de Thiers en sont un exemple parmi d’autres.

 

LES QUESTIONS SPÉCIFIQUES Á LA QUALITÉ

 

L’agriculture

 

 La FRANE est consciente de la question important que posent l’irrigation et la pollution due à l’activité agricole.

Cette question est désormais connue ; tout comme sont connues les propositions d’alternatives agronomiques pour prévenir une des principales causes de dégradation des eaux.

 

Les pollutions de l’aval se cumulent avec celles de l’amont. C’est sur l’ensemble du territoire, y compris sur les têtes de bassins, qu’il faut réduire les sources de pollutions et il faudra plusieurs années avant qu’un résultat puisse être obtenu du fait de la rémanence des produits diffus.

 

Il serait regrettable que les conséquences financières de pratiques irrespectueuses de la ressource en eau soient supportées par tous et pas davantage par les défenseurs de ces pratiques.

 

Les substances dangereuses

 

Outre les effets sur la santé, de nombreuses substances perturbent les dispositifs d’assainissement et l’épuration indispensable des eaux dans les milieux naturels.

Les agents inhibiteurs de l’épuration débordent largement l’éventail des produits désignés comme substances dangereuses dans le SDAGE actuel.

Des dispositions sont à prendre pour que chacun puisse avoir conscience du risque que représente la manipulation de ces produits ; l’étiquetage de beaucoup d’entre eux ne permet pas d’en soupçonner les effets indésirables.

 

POUR RÉSUMER

La FRANE met l’accent sur les questions jusqu’à présent les moins soulevées que sont : Les conséquences des transferts d’eau, les ressources en eaux alluviales et leur interaction avec les cours d’eau.

 

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