Introduction
La recherche de l’amélioration des performances et des qualités des produits végétaux ou animaux accompagne depuis toujours le développement de l’agriculture.
Jusqu’à récemment la sélection végétale et animale ou l’hybridation restaient les moyens les plus utilisés pour atteindre l’excellence agricole. Aujourd’hui, ces techniques semblent moins intéresser les sélectionneurs.
Pour gagner du temps, et de l’argent, et pour innover toujours plus, la Recherche et de grandes entreprises internationales ont décidé de se tourner vers d’autres méthodes offertes par les biotechnologies. En effet, au-delà des techniques in vitro peu dangereuses, ils veulent créer des plantes et des animaux dotés de “super pouvoirs”, les OGM, et tentent par la même occasion de conférer à l’agriculture bien d’autres rôles que celui de nourrir les populations. Ainsi, les cultures et animaux transgéniques devraient bientôt soigner les maux les plus retors, créer des matériaux moins polluants, dépolluer des sites,…etc.
Mais en jouant les apprentis sorciers ne risque-t-on pas de rompre les équilibres biologiques naturels ? Jusqu’où peut-on aller dans la recherche et le progrès ?
Les consommateurs ont très vite réagi face à l’apparition de ces nouveaux organismes. Les associations de protection de l’environnement doivent elles aussi mener une véritable réflexion sur le sujet.
L’Auvergne est concernée comme toutes les régions françaises et notamment parce que des cultures OGM sont en place sur ses communes (Marsat et Le Cendre). D’autres ont déjà été menées à Clermont, Neschers, Artonne et Clémensat.
Représentante des associations de défense de l’environnement en Auvergne, la FRANE se devait de réfléchir à cette problématique. Basée sur des constats avérés, exposés ci-après, une analyse approfondie de la question et enrichie des réflexions de quelques éminents spécialistes, cités dans le document, la position de la FRANE se veut être avant tout une mise en garde.
Retrouvez le document sur la position de la FRANE : Les OGM : entre progrès et danger, que décider ? - Position de la FRANE
Quelques constats
OGM : comment les fabrique-t-on ?
Les OGM, pour Organismes Génétiquement Modifiés, sont des produits issus des biotechnologies ou autrement dit issus de la manipulation génétique d’organismes vivants. Les OGM dont on parle le plus souvent sont en fait des PGM ou Plantes Génétiquement Modifiées. Des recherches sont aussi menées pour modifier le génome de certains animaux (ex : manipulation du génome de porc pour produire de l’insuline ou du saumon pour une meilleure résistance au froid).
Les OGM sont des organismes vivants dont le patrimoine génétique a été transformé par la technique de transgénèse : modification de l’expression de l’un de ses gènes ou addition d’un gène étranger pouvant même être issu d’autres espèces (animal, plante, virus, bactérie….). La fabrication d’OGM fait donc appel à des techniques de biologie cellulaire et moléculaire et nécessite des recherches préalables pour déterminer le génome de chaque espèce (localisation et fonction de chaque gène).
Il existe deux types de techniques pour introduire de l’ADN modifié dans une cellule végétale :
- transformation biologique faisant appel à des bactéries ou des virus,
- transfert direct par “bombardement” des cellules végétales par des micro-billes recouverte d’ADN (biolistique)
Quelle que soit la technique, le principe reste le même : identifier le gène d’intérêt, l’isoler, l’intégrer dans un vecteur (plasmide), le multiplier, le transférer dans les cellules végétales puis régénérer une plante à partir de ces cellules.
Principe de la transgénèse
source : www.ogm.org
Cas de la bio transformation
source : www.ogm-info.com
Cette technique consiste à utiliser les capacités naturelles d’une bactérie du sol Agrobactérium tumefaciens à infecter une cellule végétale et transférer son ADN plasmidique dans la plante en vue de la parasiter (cette bactérie génère la galle du collet). On isole donc au préalable le gène d’intérêt, on l’introduit ensuite dans un ADN plasmidique (plasmide) de synthèse ou extrait d’une bactérie. On replace ensuite ce plasmide dans une bactérie que l’on met en contact avec des cellules végétales. Ces cellules sont infectées par la bactérie puis ensuite sélectionnées, cultivées jusqu’à obtention de plants transformés.
Jusqu’à très récemment, la sélection des cellules transformées se faisaient après incorporation d’un gène de résistance aux antibiotiques. Cette technique pose le grave problème de l’introduction dans les milieux naturels, via les plantes génétiquement modifiées cultivées, d’une résistance aux antibiotiques (cf. page 8 – Les risques).