Plateforme Eau de la FRANE

 L’eau est une composante essentielle de l’environnement. C’est un support fondamental pour la biodiversité. Les zones humides, notamment, ont le plus grand intérêt à la fois pour la nature et pour l’homme (épuration et stockage de la ressource). Et pourtant la gestion de l’eau n’a jamais posé autant de problèmes : conflits d’usage, pollutions, drainages, irrigation, etc. C’est pourquoi la FRANE a souhaité donner son point de vue sur cette question.

 

Ce document présente de façon succincte les propositions et arguments de la FRANE dans le domaine de l’eau.

 

 

Après avoir évoqué la situation de l’eau en Auvergne et les enjeux qui y sont liés, il aborde dans une première partie des sujets liés à la gestion et à la restauration des milieux aquatiques tels le fonctionnement des rivières en plaine, le réaménagement des gravières, la gestion forestière en bordure des cours d’eau et dans les bassins versants, et enfin l’impact des drainages. Dans une seconde partie sont abordés les usages de l’eau et leurs impacts : l’alimentation en eau potable, l’irrigation, l’impact des barrages et notamment des microcentrales.

 

 Ce document ne traite donc pas de tous les volets liés à l’eau et pourra être enrichi par la suite.

 Retrouvez-le en intégralité sur le lien suivant:

 

 

Concernant par exemple le volet « eau et agriculture », il est conseillé de se référer aussi à la plate-forme « Agriculture et Environnement » de la FRANE, élaborée en 2005.

 

PRÉAMBULE : l’eau en Auvergne

 

L’Auvergne se caractérise par un territoire où sont présentes de nombreuses têtes de bassin installées sur des montagnes du socle hercynien peu perméable, un chevelu hydrographique dense, de nombreuses sources et points d’eau (qui permirent l’implantation d’un habitat dispersé), des tourbières en altitude et des zones humides où l’eau fait étape avant de continuer sa gravitation pour se retrouver en grande quantité dans les plaines alluviales des fonds de vallées. Les nappes alluviales de la rivière Allier renferment ainsi environ 2 milliards de m3 d’eau (dix fois le barrage de Naussac).

Notre région ne comporte pas ou peu de massifs calcaires, ni de nappes d’eau souterraines profondes à l’exception de quelques nappes infiltrées dans les formations volcaniques recouvrant le socle (Chaîne des Puys et massif du Devès essentiellement). Le manteau neigeux hivernal est généralement insuffisant pour influer sur le régime des cours d’eau.

 

Les montagnes du Massif Central recueillent d’abondantes précipitations (en moyenne 1000 à 1500 mm par an, soit plus de 1 m3 par m²). Certains reliefs reçoivent donc annuellement plus de deux fois la hauteur moyenne de précipitation du territoire national. En zone de socle c’est l’ensemble des sols perméables, même peu profonds, qui retient l’eau et la restitue pendant les épisodes de faible précipitation.

Ce massif était encore réputé « château d’eau de la France » au 19ème siècle mais, depuis cette époque, une grande partie des zones humides a disparu et dans le dernier quart de siècle les opérations de drainage se sont multipliées. De nombreuses prairies et mouillères ont été enrésinées.

La couverture forestière régionale, qui représente actuellement 26,8 % de la superficie de l’Auvergne (environ 700 000 ha) a fortement progressé depuis une cinquantaine d’années (+ 300 000 ha, soit naturellement, par envahissement des espaces abandonnés, soit par plantation). La répartition feuillus / résineux en surface est de 48,4% pour 51,6 %. Les peuplements de résineux prédominent en montagne.

 

Les alluvions, qui ont un rôle aquifère important, sont des formations détritiques qui ne se renouvellent pratiquement plus sur les reliefs du Massif Central. Accumulées en tête de bassin pendant les périodes d’érosion glaciaire, les alluvions sont entraînées depuis 12 000 ans par les rivières vers les estuaires et leurs stocks diminuent. Sous l’effet de l’enfoncement des cours d’eau dans leurs alluvions, accentué par l’artificialisation des berges et de leurs abords et les extractions de granulats, les nappes alluviales comme celle de l’Allier ont perdu en 50 ans près d’un tiers de leur réserves d’eau qui soutiennent les étiages.

 

Ainsi le « château d’eau de la France » est en voie de devenir un vaste parapluie rapidement sec lorsqu’arrive l’été.

 

La qualité des eaux et des milieux aquatiques se dégrade, notamment dans les limagnes (plaines agricoles) où  la pollution diffuse, en particulier par les pesticides, constitue la préoccupation principale tant pour les cours d’eau que pour les nappes. La qualité des têtes de bassin est également sérieusement menacée par le développement de pratiques agricoles inadaptées et intensives (citons comme exemple l’épandage d’engrais de synthèse qui se substitue de plus en plus à la fumure à base de litière).

 

L’Auvergne n’échappe pas aux épisodes de sécheresse notables et récurrents que connaît la France depuis plusieurs années. Face à eux, face à la dégradation de la qualité des eaux, les recherches de nouvelles ressources et réserves en eau se développent alors même que ces ressources se raréfient. Cela peut conduire à exploiter des ressources fragiles et à réaliser des aménagements néfastes pour les milieux.

 

Au vu de ces éléments, l’un des objectifs primordiaux concernant la gestion de l’eau doit être de restaurer et de préserver le fonctionnement des rivières, de leurs nappes alluviales, des zones humides, ainsi que la qualité des eaux.

Réduire les prélèvements et faire des économies d’eau, quels que soient les usages, est aussi un objectif important pour le bon fonctionnement des milieux.

Ainsi, l’enjeu majeur, si on veut stopper les dégradations observées, est la préservation et la restauration des milieux aquatiques et des ressources en eau, tant sur le plan quantitatif que qualitatif, notamment en vue d’atteindre l’objectif de bon état écologique en 2015 fixé par la Directive Cadre sur l’Eau.

 

Inscription Newsletter

captcha 

Se connecter