Depuis des années, le glyphosate fait couler beaucoup d’encre. Cette molécule chimique,principe actif du Round Up, est l’herbicide actuellement le plus utilisé, en France, en Europe et dans le monde. En plus de la toxicité pour la santé et l’environnement de ce pesticide, son usage massif rend la situation extrêmement préoccupante pour l’avenir.Voilà pourquoi France Nature Environnement souhaite envoyer un signal fort à l’ensemble des acteurs : l’agriculture doit sortir de sa dépendance au glyphosate. Il faut interdire cette molécule aux effets dramatiques pour la biodiversité et probablement aussi pour les agriculteurs et les citoyens.
Une polémique qui dure depuis trop longtemps
France Nature Environnement demande l'interdiction du glyphosate. Cette demande est portée depuis des années par les acteurs préoccupés de la santé des agriculteurs et des citoyens. Trop peu de choses ont été faites pour apprendre à s'en passer. La solution n'est évidemment pas de la remplacer par une autre substance chimique dont l’ensemble des effets nocifs ne seront découverts que dans 10 ans.
Pour Cécile Claveirole, responsable de question agricole à France Nature Environnement « Ce qu’il faut maintenant, c’est arrêter de penser que l’on va s’en sortir en remplaçant un produit par un autre : il faut une diminution globale de l’usage des pesticides, mais il faut aussi interdire les molécules les plus dangereuses. Pour cela, il faut mettre en place des alternatives techniques, qui nécessitent un accompagnement technique. »
Des raisons scientifiques incontestables pour justifier son interdiction
Selon le Commissariat Général au Développement Durable, le glyphosate et ses résidussont présents dans 53 % des cours d’eau. Les dernières expertises des instances européennes sur la toxicité du glyphosate sont entachées par des critiques de fond sur le sérieux du traitement des données. De plus, des passages entiers des conclusions ont été « copiés-collés » depuis les documents des lobbyistes pro-glyphosate, jetant ainsi le discrédit sur ces rapports. Il est alors pertinent de revenir aux dernières conclusions crédibles sur le sujet, émises par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) de l’OMS, en 2015.Des preuves convaincantesont montré que le glyphosate peut causer le cancer chez les animaux de laboratoire. Selon ces mêmes conclusions, le glyphosate serait aussi à l'origine de lésion sur le matériel génétique de cellules humaines.
Des alternatives crédibles pour des modèles agricoles durables
De très nombreux agriculteurs travaillent aujourd'hui avec des alternatives techniques viables. Pour cela, ils se passent de désherbant et mettent en œuvre les principes de l'agroécologie, en associant la forte réduction du travail du sol (sans labour)à une plus grande diversité d’espèces et de variétés cultivées. L'accompagnement technique actuel se doit d'être réorienté en urgence vers ces pratiques ; il s'agit maintenant d'aller vite.
Pour Michel Dubromel, président de France Nature Environnement : « Il est primordial de continuer à soutenir les alternatives pratiques portées par certains agriculteurs et certains groupes de paysans. Sans labour et sans glyphosate, c'est possible, de nombreux agriculteurs le prouvent sur le terrain ! C'est à eux qu'il faut faire confiance. »
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