Après de nombreux rebondissements, le verdict est tombé ; le glyphosate a été ré-autorisé pour 5 années supplémentaires. Cette molécule chimique est l’herbicide le plus utilisé à travers la France, l’Europe et le monde. Son usage massif rend la situation extrêmement préoccupante pour l’avenir : dangereux pour l’environnement, cancérigène pour les animaux, probablement pour l’Homme, perturbateur endocrinien… l’Europe a raté le coche de la santé environnementale et décide de bafouer le principe de précaution. Si la bataille pour interdire immédiatement cette molécule s’achève, France Nature Environnement reste mobilisée pour que l’agriculture se désintoxique du glyphosate.
Une décision mitigée pour une réautorisation polémique
France Nature Environnement salue la position de la France au cours des âpres négociations sur la sortie du glyphosate. Malheureusement, et malgré la forte mobilisation de la société civile, le Gouvernement n’a pas réussi convaincre les 18 Etats membres qui ont voté pour le texte de la Commission européenne : une réautorisation du glyphosate pour 5 ans.
Pour Carmen Etcheverry, chargée de mission chez France Nature Environnement, « cette proposition de la Commission européenne n’apporte rien de plus qu’une simple prolongation de l’autorisation et c’est intolérable. Il n’y aura donc pas de plan d’accompagnement des agriculteurs pour sortir de leur dépendance au glyphosate. Les cinq ans s’écouleront et nous n’aurons toujours pas d’alternatives à proposer à notre agriculture ».
Pour une France pionnière de l’alternative : l’agroécologie
De très nombreux agriculteurs travaillent aujourd'hui avec des alternatives techniques viables. Il faut prendre des mesures fortes dès maintenant. Nous avons besoin de nous fixer des points intermédiaires avec des objectifs de réduction. Pour se passer de cette molécule, ce sont les principes de l’agroécologie qui devront être déployés. Pour cela, la recherche scientifique et l’accompagnement technique ont une responsabilité importante. Il est temps de mettre des moyens et des échéances en face des ambitions.
Pour Jean-Claude Bevillard, responsable des politiques agricoles de France Nature Environnement, « la sortie du glyphosate est un enjeu majeur de santé publique et de préservation de la nature. Les alternatives agronomiques existent : il s’agit de faire évoluer les modèles vers l’agroécologie. Il est hors de question de remplacer le glyphosate par une autre molécule dont la dangerosité sera prouvée dans 10 ans. Il n’y aura pas d’alternatives au glyphosate à système agricole constant ».