Sécheresse, inondations, aménagement du territoire, biodiversité,... de nombreux milieux et usages sont impactés par les effets du changement climatique.
Le bassin Loire-Bretagne propose un plan d'adaptation pour tenter de limiter les effets du changement climatique sur ce milieu, cette ressource (PACC). Citoyens, consommateurs, industriels, tout le monde est amené à donner son avis sur ce plan. Il ne manque plus que vous! Jusqu'au 31 octobre, donnez votre point de vue sur la gestion de l'eau et retrouvez, ci-dessous la position de la FRANE à ce sujet.
-> Pour des ambitions à la hauteur des enjeux;
-> Pour un plan représentatif des souhaits de la population;
-> Pour la sécurité de tous et l'intérêt général;
...
c'est par ici que ça se passe !
Retrouvez l'avis de la FRANE sur le PACC ci-dessous
Sur les enjeux autour de la qualité de l'eau:
Une baisse des débits, surtout en période estivale, même sans augmentation des flux déversés, aura pour conséquence une augmentation de la concentration en polluants dans l’eau. La qualité de l’eau risque donc d’être fortement dégradée du fait de nombreuses sources de pollution (agriculture, industrie, rejets domestiques, etc.) ainsi que de l’augmentation de la température de l’eau. L’accès à une eau de bonne qualité risque d’être difficile.
La ressource en eau se faisant rare, la qualité de l’eau va constituer un enjeu fort. Pour cela, nous préconisons une diminution des rejets polluants à la source, pour limiter d’une part l’impact sur l’eau et les milieux naturels et d’autre part cela permettra de diminuer considérablement les coûts de traitement de l’eau. Par ailleurs, ce traitement devra être amélioré pour que chacun ait accès à une eau de bonne qualité, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Enfin, l’amélioration de la qualité de l’eau passe aussi par la restauration des milieux aquatiques, qui sont des filtres naturels : rétablir la continuité longitudinale et latérale des cours d’eau, une ripisylve de qualité, des zones humides, etc.
Sur les enjeux autour des milieux aquatiques:
Une augmentation de la température globale de l’eau résultera de la hausse de la température de l’air couplée à la diminution des débits des cours d’eau. Les phénomènes d’eutrophisation seront aggravés et auront des conséquences jusqu’au littoral. Le fonctionnement des écosystèmes aquatiques et notamment d’habitats indispensables à la vie aquatique repose sur des conditions physico-chimiques particulières, qui seront modifiées par ces changements. La vie dans les milieux aquatiques va devoir s’adapter pour survivre et certains écosystèmes risquent même de disparaitre, il est donc important de restaurer ces milieux pour augmenter leur résilience face à ces changements.
Les hausses de température notamment pourront avoir des effets sur le cycle de vie des espèces aquatiques (croissance, reproduction, alimentation…). Certaines espèces de poissons, notamment les salmonidés et les migrateurs en général, sont très sensibles aux modifications de températures. Par ailleurs, ces nouvelles conditions seront favorables à l’implantation de nouvelles espèces, notamment exotiques, pouvant faire concurrence aux espèces autochtones.
Les modifications anthropiques apportées aux écosystèmes aquatiques et humides ont déjà fortement augmenté les températures et vont accentuer l’impact du changement climatique. Il est indispensable de restaurer ces milieux afin qu’ils soient plus résilients face aux perturbations à venir. Il faut rendre l’espace de mobilité aux cours d’eau, rétablir un libre écoulement et reconnecter les annexes hydrauliques. Par ailleurs, pour permettre le bon déroulement du cycle de vie de la faune et de la flore aquatique, il est important de diversifier les habitats et les écoulements et de respecter les débits minimums biologiques des cours d’eau. Cela permettra aux milieux d’une part de fonctionner de façon naturelle et d’autre part de réaliser pleinement les services écosystémiques qu’ils nous rendent.
Sur les leviers d'action pour la qualité des eaux:
Nos propositions sont:
- d'Orienter les pratiques agricoles vers une diminution de l’usage de pesticides et autres intrants. Est ce que c’est si difficile à dire clairement ? Ne sommes nous pas encore en application d’un plan éco-phyto ?
- de Limiter l’érosion des sols agricoles par des pratiques plus respectueuses (couvert végétal en hiver, replantation de haies, réduction du drainage, meilleures pratiques de labour, cultures en bandes alternées suivant les courbes de niveau, etc….).
Sur les leviers d'action pour les milieux aquatiques:
- Préserver et restaurer les espaces de mobilité des cours d’eau et respecter les débits minimums biologiques pour garantir la bonne santé écologique des cours d’eau
- Restaurer la connexion des annexes hydrauliques avec les cours d’eau
- Sur le littoral, préserver/restaurer la mobilité du trait de côte ainsi que la connexion entre l’estran et l’arrière littoral. Mise en place d’un système de gestion intégrée pour la résilience des territoires littoraux ; renforcer des outils de connaissance et d’observation.
- Améliorer la gouvernance, pour une gestion à l’échelle de territoires pertinents : veiller à une gestion concertée des milieux aquatiques de l’amont vers l’aval
- Renforcer la lutte contre les pressions actuelles et notamment limiter l’apport de pollutions aux milieux aquatiques (agriculture, industrie, rejets domestiques, etc.)
En termes de gestion quantitative, stocker de l’eau en hiver : c’est encore une maladaptation.
Même encadrée comme elle l’est dans le SDAGE Loire Bretagne, cette pratique favorise le maintien et le développement d’une agriculture non soutenable et perturbe l’équilibre des cours d’eau. Toute évolution qui amoindrirait l’encadrement prévu dans le SDAGE serait inacceptable.