CSOV - Le point de vue des protecteurs de rivières

Communiqué de Presse

mardi 25 juin 2013

 

CONTOURNEMENT SUD-OUEST de VICHY

 

Le point de vue des protecteurs de rivières

 

Il y a huit ans déjà, les associations régionales, les conservatoires d’espaces naturels, le fonds mondial pour la nature, la LPO et France Nature Environnement alertaient les représentants de l’Etat sur les problèmes et atteintes que provoquerait la construction d’un pont sur l’Allier, dans le prolongement du projet de contournement routier au Sud-Ouest de l’agglomération Vichyssoise.

 

Le contournement n’était pas mis en cause mais le fait qu’il soit prolongé inutilement de 4 km dans une zone vierge d’aménagement et fréquemment inondée ; ce qui conduisait à endiguer l’Allier. C’est le dernier grand fleuve sauvage d’Europe occidentale dont la valeur est exceptionnelle par ses dimensions, ses paysages et sa vie sauvage.

 

De surcroît, ses vastes zones inondables recèlent une ressource en eau importante ; la population, dans sa grande majorité, l’ignore. Cette eau est sous la surface de la plaine inondable ; les dégradations qu’y apporteraient les remblais routiers et l’endiguement du cours d’eau ne sont connues que de quelques techniciens. Ces derniers peuvent donner leur avis mais la décision d’aménager ou non ne leur appartient pas.

 

L’autorisation des travaux du contournement donnée au titre de la loi sur l’eau fut annulée par décision de justice le 30 novembre 2012. Même les directives européennes demandent le respect du fonctionnement naturel des cours d’eau.

 

Les élus et les entrepreneurs de travaux soumettent à nouveau le projet au public et à une nouvelle décision des préfets de l’Allier et du Puy de Dôme, en appuyant leur demande sur une campagne de presse qui ne dévoile pas tous les dessous du projet.

 

La partie Sud du tracé, en zone fluviale, n’est pas modifiée alors qu’il serait possible de traverser cette zone en un point où elle est moins vulnérable. Outre l’impact prévisible et irréversible sur la ressource en eau, enjeu d’intérêt public par excellence, ce détour de quelques km au Sud de Saint-Yorre implique le brassage d’importants volumes de matériaux, remblais, enrochements tout au long de l’ouvrage pour le protéger des courants de crue ; il implique la construction de deux viaducs sans compter la disparition d’importantes surfaces agricoles. Cela alors même que les prévisions de circulation ne sont pas prévues intense.

 

Autre motif d’inquiétude au sujet de ce projet : l’influence sur les crues : tout endiguement induit inexorablement une limite de la zone d’expansion des crues en amont et une accélération du courant en aval où le risque est fort du fait de la proximité de l’agglomération de Vichy

 

Le projet de pont inclut même des enrochements pour consolider des plans d’eau privés d’anciennes carrières plusieurs km en amont ; ce qui ne ferait que prolonger leurs nuisances sur le système fluvial.

 

Des intérêts privés sont en jeu dans cette volonté obstinée d’endiguer le cours d’eau, en infraction avec le droit national et communautaire, et à grand frais pour la collectivité. De surcroit, l’artificialisation des zones fluviales qui recèlent notre ressource en eau obligera à de nouvelles dépenses de l’argent du contribuable, à l’avenir, pour en corriger les effets néfastes.

 

 

Contact Presse : Marc Saumureau 06 32 89 84 08

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